Après vous avoir présenté les déchets recyclables, il est grand temps de parler des déchets ménagers. Avez-vous remarqué que nous ne connaissons pas bien ces déchets et leur traitement ? In Extremis vous éclaire aujourd’hui sur ces points souvent sombres.
Focus sur les déchets ménagers
Nous, particuliers, produisons 3 types de déchets :
- organiques ;
- recyclables ;
- ménagers.
Dans un précédent article, nous avons parlé des déchets recyclables. Aujourd’hui, on s’intéresse aux ordures ménagères. Plus précisément, ces ordures sont les déchets non recyclables, trop petits pour être recyclés, des lingettes, mouchoirs, masques par exemple… De plus, les déchets organiques (épluchures, restes de nourriture…) font aussi partie des ordures ménagères lorsque qu’elles ne sont pas compostées. Cette partie de nos déchets n’est pas négligeable car ⅓ de nos ordures sont des déchets organiques, alors qu’ils peuvent être revalorisés (nous vous en parlerons dans un prochain article).
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La collecte des ordures ménagères
Comme vous le savez, des agents spécialisés collectent nos ordures une ou plusieurs fois par semaine. Il existe 2 grands types de financements de la collecte des ordures ménagères :
- La taxe d’habitation : la part concernant la prise en charge de nos déchets s’appelle la TEOM = Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères. Inclue dans la taxe d’habitation, elle dépend du type de logement que nous habitons et non de la quantité de déchets que nous produisons.
. - La tarification incitative : son principe est simple : plus nous avons de déchets, plus nous devons payer.
D’ailleurs, la loi de transition énergétique pour la croissance verte a fixé comme objectif le déploiement de ce dispositif auprès de 25 millions de Français en 2025. L’objectif est de diminuer significativement la taille des poubelles ménagères, en encourageant le tri des déchets recyclables et le compostage des biodéchets d’après CITEO.
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Le traitement des ordures ménagères
Une fois collectées, les ordures ménagères peuvent avoir plusieurs destinées. L’enfouissement et l’incinération sont les 2 issues les plus communes.
L’enfouissement : ISDND = Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux
Les centres d’enfouissement permettent de prendre en charge les déchets non valorisables. Il en existe 3 classes selon le type de déchets enfouis :
- classe 1 : déchets industriels spéciaux, potentiellement toxiques ;
- classe 2 : ordures ménagères ;
- classe 3 : gravats, déchets inertes.
Cependant, l’enfouissement génère des rejets toxiques. Par exemple, on peut retrouver du lixiviats (liquide qui s’écoule sur le site). Mais également du biogaz (issu de la dégradation de la matière organique).
Avec la loi de la transition énergétique pour la croissance verte, la TGAP (Taxe Générale sur les Activités Polluantes) pour l’enfouissement va nettement augmenter et passer de 15€ à 36€ la tonne de déchets enfouis. Cette augmentation a pour but de nous inciter à réduire nos déchets.
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L’incinération : UVE = Unité de Valorisation Énergétique
L’autre solution la plus utilisée est l’incinération. Son coût de traitement des déchets est moins important et permet une importante production énergétique. Une usine d’incinération permet de traiter les déchets ménagers en produisant de l’énergie. Ensuite, cette énergie est utilisée pour le propre fonctionnement de l’usine d’incinération. Toutefois, elle peut aussi être exportée (sous forme de chaleur et d’électricité) et servir à d’autres acteurs. Ce système permet de valoriser efficacement nos déchets ménagers. Cependant, des citoyen(ne)s et associations doutent de la fiabilité du traitement des cendres et fumées polluées, dangereuses pour l’environnement et notre santé.
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Traitement mécano-biologique : UVO= Unité de Valorisation Organique
Une autre technologie moins courante est le traitement mécano-biologique des ordures ménagères dans une Unité de Valorisation Organique. Plus précisément, ces usines sont des centres de tri-compostage dont le but est de séparer la fraction organique des déchets ménagers pour la valoriser en compost.
Le principe consiste à séparer la partie valorisante des déchets afin de diminuer la part de déchets ménagers. Toutefois, cette technique ne fonctionne pas toujours. D’ailleurs, des associations remettent en cause les effets néfastes que ce principe peut engendrer. En effet, ce compost est issu de déchets potentiellement dangereux ou pollués.
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Le meilleur déchet : celui qu’on ne produit pas
Face à ces dilemmes, il nous semble important de rappeler que la première nécessité en termes de déchets est la réduction de ceux-ci. Réduire nos déchets c’est :
- réduire le rythme des collectes et donc la pénibilité du travail des ripeurs (les agents de collecte, les éboueurs) et réduire le coût de l’enlèvement des ordures ménagères lorsque l’on est en tarification incitative ;
- diminuer leur transport de chez nous aux centres de traitement et donc les émissions de GES liées à ces déplacements ;
- limiter le traitement en lui-même de ces ordures et donc limiter la pollution des sols, de l’air, les émissions de GES, les controverses sur les composts de fraction organiques issues des ordures ménagères…
Vous l’aurez compris, chez In Extremis on se positionne vers la réduction de nos déchets. Cela nous semble, en effet, la solution la plus adaptée pour répondre à ces problématiques. Et nous ne sommes pas les seul(e).s ! Par exemple, la Région Bretagne, déjà championne du tri des recyclables, se lance désormais dans l’objectif territoire Zéro Déchet enfoui d’ici 2030 puis Zéro déchet d’ici 2040. Des prises de décisions importantes avec des objectifs chiffrés pour un avenir plus propre.
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Et vous ?
Par quel système financier contribuez-vous à l’enlèvement des ordures ménagères ? Vous engagez-vous pour réduire vos déchets ?